La Belgique, ce convoi pour nulle part

La Belgique, ce convoi pour nulle part.

Toujours pas de gouvernement.
Une longue agonie, presque sans douleur.
Une longue marche silencieuse, sans but, sans projet.
Un peuple silencieux, muet, docile qui pense à ses vacances.
Quelques types dans de laids costumes, d’un horrible bleu indéfinissable un peu vulgaire, qui s’agitent l’air affairé, qui balbutient des mots creux pour occuper la place, pour exister, qui échafaudent des plans auxquels plus personne ne croient, sauf eux.
Ce sont les Présidents, les présidents de partis.
Des types qui ont la foi, convaincus au plus profond de leur être que l’avenir du pays doit être porté par eux et eux seuls.
A quoi ça tient un pays.
Cela me rappelle les petits trains électriques de mon enfance, ceux que l’on voyait en démonstration à la Saint Nicolas, ces petits convois qui tournaient en rond, sans destination et qui à force de les regarder passer dans un petit bruit de glissement métallique finissaient par vous hypnotiser.
On se bourrait les joues de « guimauves » et le petit train continuait de passer sous nos regards un peu fixes, les paupières un peu lourdes et on trouvait ça chouette.
La Belgique, c’est ça, mais maintenant nous sommes assis dans ce petit train et nous tournons en rond, sans but, sans arrêt, sans pouvoir descendre.

Yves Alié / 30.06.20
Photo Unsplash Darren Bockman

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